Le cirque Bouthors

Le chapiteau du cirque Bouthors,le 19 juin 1830 sur la place Gambetta à Orléans. Aquarelle attribuée à Olympe de Bizemont.

Le chapiteau de cirque est né à Iville au début du XIXe siècle, à l’initiative du cirque Bouthors qui a donné son nom à une des rues du village : celle où est implantée la maison communale.

Jean-Baptiste Bouthors, née en 1755 dans le Pas-de-Calais, était officier de cavalerie dans l’armée de Condé, des royalistes que Louis-Joseph de Bourbon envoie en 1795 combattre les républicains.

Bouthors, dont le régiment est établi en Rhénanie, a probablement pour habitation une tente dite marabout, la même dont se servent les Vendéens. Le 16 avril 1801, le régiment dont il fait partie est dissous en Russie. Ce soir-là, chaque cavalier reçoit deux ou trois louis provenant du produit de la vente des chevaux.

Bouthors retourne chez lui, dans une construction vétuste d’Iville. En chemin, il assiste certainement au spectacle d’équitation que John-Philipp Astley, ancien sergent-major du 15e régiment des chevaux-légers britanniques, donne dans son manège anglais, rue du Faubourg-du-Temple à Paris.

Il s’en inspire et présente trois ans plus tard un numéro de cavalerie agrémenté d’exercices de jonglerie et d’acrobatie dans un palc, piste à ciel ouvert, simple tour de toile avec une espace entre le bord de la piste de 7 mètres de diamètre.

Pour ne plus exposer ses chevaux et son public aux intempéries, l’idée lui vient d’utiliser un chapiteau-parapluie. C’est le premier chapiteau de cirque en France. Il reprend le principe de la tente marabout, élargit le pourtour, surélève le mât central, ajoute des mâts latéraux et un tour de toile.

Fait singulier, Jean-Baptiste Bouthors et sa femme ont coupé et assemblé les éléments de leur toile dans l’église d’Iville que le curé avait consenti à leur prêter pour en faire un atelier.

Par la suite, Bouthors présente son Cirque impérial de foire en foire. Il fait de bonnes affaires et engage le jeune Théodore Rancy comme palefrenier. Il agrandit peu à peu sa cavalerie et se targue de posséder 120 chevaux. En 1837, il construit un petit manoir et un manège pour hiverner à Iville.

A sa mort, le 2 juin 1823, ses quatre fils écuyers prennent le relais.

Source : https://www.google.fr/books/edition/La_tente_et_le_chapiteau/0iWPkXiLJe0C?hl=fr&gbpv=1&dq=cirque+bouthor&pg=PA107&printsec=frontcover